Communiqué de Presse
ECNi 2017 : Quand l’incompétence se mêle à l’irrespect !
Paris, le 22 juin 2017,
Hier matin, par la voix du Pr. BRAUN, président du jury des épreuves nationales classantes de médecine, près de 8900 étudiants candidats apprenaient qu’ils seraient reconvoqués ce jour afin de recomposer une sous épreuve de 6 dossiers cliniques progressifs. Aujourd’hui à 9h, début des épreuves, il annoncera que les étudiants sont reconvoqués à 14h pour 6 autres nouveaux dossiers cliniques progressifs. Ces deux demi-journées supplémentaires sont la cause d’une rupture d’égalité de traitement entre les étudiants. La première ayant pour origine la reconduite d’annales 2016 et la deuxième étant la composition d’un sujet proposé à l’occasion d’une conférence de préparation d’une des 37 UFR de médecine de France.
Cette situation de déjà-vu et néanmoins d’une ampleur inédite dans l’histoire récente des Épreuves Classantes Nationales (ECN), doit interpeller l’ensemble de la communauté concourant au bon déroulement de ces épreuves, étape décisive de la vie de tout futur médecin. Aujourd’hui c’est une population étudiante, sortant de trois années de préparation intense, dont 71,3% présentent une symptomatologie anxieuse et dont 87,8% considèrent ne pas avoir assez de temps pour des activités personnelles, qui est à nouveau malmenée.
L’Association Nationale des Etudiants en Médecine de France tient à réaffirmer publiquement son soutien inconditionnel à l’ensemble des candidats concourant une nouvelle fois aujourd’hui, dans des conditions d’accueil bien trop souvent scandaleuses.
Quand des professeurs des universités, censés encadrer ces mêmes études, sont incapables de produire des Dossiers Cliniques de novo pour un concours ayant de tels enjeux, comment croire une seule minute de plus en leur capacité de discernement entre ce qui doit relever de la compétitivité saine et amicale entre les facultés et l’élitisme malsain qui ronge notre profession ?
L’informatisation des ECN nous permet aujourd’hui de nous rendre compte d’un certain nombre de pratiques tout bonnement scandaleuses auxquelles il est temps de mettre fin. On retrouve toujours dans nos rares cours de sciences humaines, l’importance de porter dans notre pratique quotidienne les valeurs de probité, d’intégrité, d’altruisme et d’éthique. Comment est-il possible que l’ensemble des personnels participants à l’élaboration des ECN puissent, collectivement, permettre d’aboutir à une telle situation ? D’autant plus s’il s’agit d’une récidive des problèmes rencontrés lors de la session de 2016.
L’ANEMF invite les étudiants, à se mobiliser lors de regroupements solidaires pour exprimer leur soutien aux DFASM3 dans les épreuves qui les attendent encore.
Bien qu’il soit nécessaire de ne pas perturber le bon déroulement des examens afin que ces épreuves 2017 puissent être enfin qu’un mauvais souvenir, la suite des évènements doit être abordée au plus vite. Au regard de la gravité de la situation, et de l’acharnement du système à être toujours plus dur avec les étudiants, l’ANEMF demande à rencontrer de toute urgence Madame la ministre de la santé et des solidarités, Agnès BUZYN, et Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique VIDAL, afin de pouvoir trouver au plus vite des modalités d’amélioration.
Antoine OUDIN
Président
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