Communiqué de presse
Sélection en médecine : quand y en a plus, y en a encore !
Ce jeudi 19 octobre, la synthèse de la concertation sur le premier cycle universitaire demandée par la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique VIDAL, a été publiée. Suite à la publication de ce rapport et à l’intervention d’Agnès BUZYN, Ministre des Solidarités et de la Santé, au micro de RTL ce dimanche 22 octobre, favorable à la sélection avant la PACES, l’ANEMF rappelle sa ferme opposition à toute forme de sélection à l’entrée de l’université.
Parmi les propositions de la concertation, plusieurs points suscitent l’inquiétude. On voit apparaître la nécessité pour les bacheliers de valider un MOOC pour pouvoir entrer dans les études de santé. Par ailleurs, en cas d’inadéquation entre le nombre d’étudiants voulant entrer dans cette filière et les capacités de formation, le rapport préconise une sélection à l’entrée à l’université, rejetée de principe par l’ANEMF.
Au cours des concertations, l’ANEMF s’est positionnée en faveur d’une autonomisation des Universités dans l’ouverture de nouvelles voies d’entrée dans les études de santé. Cette dynamique est reprise dans le rapport, qui y ajoute néanmoins la possibilité pour les Universités de définir des pré-requis différents selon la voie d’entrée et selon le type de candidat.
De même, la perspective d’une promotion de l’orientation dès le Lycée via la proposition d’un MOOC aux lycéens est très intéressante. Néanmoins, le caractère sélectif et prescriptif de cette proposition en supprime tout l’intérêt.
Derrière la louable volonté de limiter le gâchis humain de la PACES, l’ANEMF voit poindre des possibles dérives vers un système élitiste qui irait à l’encontre de tout principe d’universalité de l’enseignement supérieur. Non, les bacheliers S mention très bien ne sont pas les seuls à avoir une chance de réussite en PACES !
L’ANEMF est consciente que l’augmentation des flux étudiants est à l’origine d’une mise en tension de certaines filières, dont les filières de santé. Toutefois, la sélection à l’entrée de l’Université, qui permet d’éviter le tirage au sort unanimement décrié, est une solution de facilité à cette problématique : les lycéens et les étudiants ne doivent pas subir les faiblesses de la politique menée pour accompagner ces mutations.
Pour s’adapter à cette hausse des flux étudiants et ainsi éviter le tirage au sort ou la sélection à l’entrée de l’Université, un investissement dans la numérisation et la dématérialisation de l’Université semble incontournable. Par ailleurs, il est primordial de promouvoir dès le Lycée une orientation Bac -3 / Bac +3 plus efficace et lisible, afin de limiter le gâchis humain engendré par les filières sélectives.
À ce titre, l’augmentation du budget de l’enseignement supérieur dans le Projet de Loi de Finances pour 2018 est encourageante mais encore insuffisante pour permettre à l’Etat et aux Universités d’accompagner conjointement la démocratisation de l’enseignement supérieur.
Si la sélection à l’entrée de l’université venait à être actée par le gouvernement, l’ANEMF n’aurait pas d’autre choix que d’appeler l’ensemble des étudiants en médecine à la mobilisation pour défendre l’universalité de l’enseignement supérieur.
Yanis MERAD
Président 06 50 38 64 94 |
Alice DERÔME-LE BRET
Vice-Présidente chargée de l’Enseignement Supérieur 06 14 83 67 73 |
Aurore TRAMEÇON
Vice-Présidente chargée de la PACES 06 61 11 42 55 |