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Recherche, entre progrès et profit : le paradoxe du système d’édition scientifique

25 juin 2018Yanis MERAD

La poursuite de l’intégrité, de l’éthique et de l’esprit critique en santé est une priorité de l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF). L’ANEMF est notamment engagée depuis 2014 pour l’indépendance de la formation médicale vis-à-vis de l’influence de l’industrie pharmaceutique.

Notre mouvement ne peut rester indifférent face au paradoxe total du fonctionnement actuel du monde de l’édition scientifique. En effet, le secteur économique de l’édition scientifique est devenu un capital fructifiant au détriment des chercheurs, des fonds publics, des universités, des étudiants et des patients. Le libre accès à l’information scientifique est devenu incontournable pour se libérer des chaînes des maisons d’édition monopolisant de manière malsaine ce secteur économique.

Où part l’argent de la recherche ? Comment expliquer les marges démesurées de certaines maisons d’édition scientifique comme Elsevier-Masson ? L’ANEMF vous propose un décryptage avec ce dossier !

Comment fonctionne le système de publication scientifique ?

Le principal outil de diffusion de la connaissance scientifique est la publication de contenus dans des revues scientifiques. Ainsi, la grande majorité des chercheurs soumettent le fruit de leurs travaux à des maisons d’édition scientifique qui publient leurs travaux. L’accès aux données de la science se fait donc par le biais de ces revues scientifiques.

Cependant, sur bien des aspects, ce système est loin d’être sain, à commencer par le point de vue financier. Pour pouvoir publier dans une revue, les chercheurs doivent payer des frais de publication à la maison d’édition scientifique. Une fois l’article publié, pour le consulter, il faut payer un abonnement donnant accès à la revue. Ainsi, les universités dans lesquelles travaillent les chercheurs payent les abonnements de nombreuses revues, afin de permettre aux chercheurs d’y avoir accès et donc de pouvoir travailler.

Ainsi, les chercheurs et les universités payent pour publier et payent pour accéder au contenu qui a été publié.

Figure 1 : système de publication scientifique.

Or, le coût des abonnements est en augmentation constante (en moyenne de 7% par an entre 1989 et 2012 aux USA) et le coût de l’édition, lui, a considérablement diminué (du fait de l’essor de l’accès en ligne aux articles, moins coûteux). Même la validation des articles soumis est réalisée gratuitement par un comité de lecture composé de scientifiques volontaires. Ce déséquilibre, permis par le monopole de quelques maisons d’éditions, est à l’origine d’une augmentation démesurée des marges de profit. Ainsi, Elsevier-Masson, principale maison d’édition scientifique, a vu ses profits et revenus être multipliés par quatre en vingt ans, pour atteindre une marge d’exploitation d’environ 30,7% en 2016.

Pourquoi les universités et les chercheurs continuent d’alimenter ce système ?

Il faut déjà considérer que l’avancée de la science passe nécessairement par la communication des travaux de chaque chercheur au reste de la communauté scientifique. Là où l’essor d’internet dans les années 1990 aurait pu permettre une diffusion large et à bas prix de ces contenus, les maisons d’édition ont préféré une politique restrictive sur les droits de partage des travaux scientifiques, en réel décalage avec l’intérêt commun.

De plus, la communauté scientifique est restée tributaire de ces maisons d’éditions car celles-ci conservent une place prépondérante dans le crédit accordé aux publications des chercheurs. En effet, selon le « facteur d’impact » d’une revue, les publications qui y paraitront gagneront plus ou moins de visibilité, de crédibilité et – in fine – de citations. Sans cette validation, le produit du travail des chercheurs reste sans valeur.

Les fonds publics dédiés à la recherche sont pris en otage par les maisons d’édition scientifique

L’investissement de l’État français pour la recherche représente 2,24% de son PIB. Jusqu’à 80% des activités de recherche reçoivent des subventions publiques. Cependant, seule une partie de cet investissement revient réellement au contribuable :

  • Comme expliqué ci-dessus, le système d’édition scientifique est à l’origine d’une fuite financière importante.
  • Les données de la science acquises grâce à l’investissement public souffrent d’une accessibilité bien trop inégale, et chaque citoyen est loin d’avoir accès aux informations scientifiques qu’il contribue à financer.

Au final, l’innovation permise à l’État français et ses contribuables par la recherche ne représente qu’une partie limitée de ce qu’elle pourrait potentiellement être si l’investissement en recherche et développement n’était pas amputé par un système d’édition scientifique aux coûts redondants et excessifs.

Ainsi, l’investissement public pour la recherche finance le progrès scientifique mais aussi le profit d’un secteur économique paradoxal et fleurissant.

Figure 2 : investissement public dans la recherche et lien avec les maisons d’éditions scientifiques.

Rendez-vous demain pour la suite de ce dossier, où nous explorerons l’impact de ce système sur la recherche et le système de santé !

Vous pouvez d’ores-et-déjà retrouver le dossier complet ci dessous :

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