Communiqué de Presse
PACES : concertations tendues, rapport de compromis. Il reste du travail !
Paris, le 19 décembre 2018
Mardi 18 décembre, le rapport portant sur la réforme de la PACES et la suppression du Numerus Clausus a été rendu aux deux ministres de tutelle par son rapporteur Jean-Paul Saint-André. Celui-ci propose un modèle d’entrée dans les études de santé composé de plusieurs voies d’accès, ce que nous saluons, mais dont la création d’un portail santé comporte à nos yeux de nombreux écueils. Issu de concertations difficiles, ce rapport tente un compromis qui demande encore à être amélioré.
La construction de cette première année avec des enseignements spécifiques pour chaque filière de santé MMOPK (maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) impose à l’étudiant un choix précoce de sa filière. Il est pourtant nécessaire de consacrer une grande partie de cette première année à des enseignements généralistes autour d’une culture commune en santé. De même, nous regrettons le manque de fermeté du rapport sur la part des enseignements d’ouvertures. Il est nécessaire de permettre aux étudiants d’acquérir des connaissances d’autres domaines universitaires que ceux de la santé afin de faciliter leur poursuite d’étude en cas de non intégration des filières MMOPK.
Le modèle de la licence à majeure santé permettait de répondre à ces problématiques, nous regrettons qu’il n’ait pas été retenu dans ce rapport.
L’un des enjeux majeurs de cette réforme est la diversification des profils. Celle-ci doit passer par une large offre de licence permettant l’accès à l’une des filières MMOPK, le rapport n’est pourtant pas assez ambitieux pour répondre à cet enjeux. La voie d’accès depuis un parcours de licence ne doit pas se limiter à une seule mais bien à un panel étendu de licences qu’offre l’université.
La sélection est au coeur des préoccupations des futurs étudiants. Elle ne doit plus passer par un concours, qui a montré ses limites, mais par des modalités diversifiées et encadrées nationalement pour prévenir tout favoritisme, et permettre un choix plus en adéquation avec les qualités requises à nos formations. Ainsi, une régulation doit persister mais doit évoluer pour être plus souple et prendre plus en compte les besoins de santé du territoire, ainsi que les capacités de formation tout en gardant un cadrage national, nécessaire pour éviter toute dérive. De ce fait les ARS, les universités mais aussi les étudiants sont des acteurs essentiels dans l’élaboration de la “fourchette” de régulation, avec l’ONDPS.
Nous regrettons que le modèle retenu dans ce rapport ne soit pas suffisamment ambitieux. Nous espérons que les ministres sauront tenir compte de l’attente des étudiants lors de leurs annonces et l’ANEMF restera force de propositions dans les concertations qui suivront.
Pierre-Adrien GIRARD
Vice-Président chargé de la PACES
paces@anemf.org
Clara BONNAVION
Présidente
presidence@anemf.org – 06 50 38 64 94