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Réforme de l’entrée dans les études de santé

6 février 2019ANEMF

Réforme de l’entrée dans les études de santé

 

    Point de contexte

Le 18 septembre 2018, Emmanuel Macron annonce sa stratégie de transformation du système de santé (STSS), dans laquelle sont prévues des réformes des études de santé. On peut notamment citer la suppression du numerus clausus et de la PACES.

A la suite de cette annonce, un groupe de travail dirigé par Jean-Paul Saint-André (ancien président de l’université d’Angers) est formé. Il est alors composé des syndicats étudiants, des fédérations des étudiants de filières de santé (dont l’ANEMF), des conférences des doyens des filières de santé et de la conférence des présidents d’université.

Jean-Paul Saint-André a rendu son rapport, résultant des concertations du groupe de travail, le 18 décembre dernier. C’est donc sur celui-ci que l’article portera. Il est cependant nécessaire de préciser que ce rapport n’est qu’une base de travail. A l’heure actuelle aucun arbitrage n’a encore été rendu par les Ministères de tutelles (Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et Ministère des Solidarités et de la Santé (MSS)) et une seconde phase de concertation va être lancée dans les semaines à venir.

     La suppression du numerus clausus

C’était une promesse forte de campagne du Président de la République : la suppression du numerus clausus. Celle-ci est presque actée mais cela ne signifie en aucun cas qu’il n’y aura plus de sélection à l’entrée des études de santé !

En effet, le numerus clausus était un outil de régulation de la démographie médicale. En le supprimant, on ne supprime aucunement la régulation, simplement le moyen de la mettre en oeuvre. Cette proposition est soutenue par l’ANEMF : en effet le numerus clausus a prouvé son incapacité à gérer la démographie médicale (fluctuation importante d’une décennie à l’autre, impossibilité d’estimer le nombre exact de médecin nécessaires dans 10 ans, …).

Le numerus clausus devrait donc être remplacé par une définition sous forme de fourchette (plus modulable d’une année sur l’autre). Cette fourchette sera définie grâce à un dialogue entre, d’un côté les Agences Régionales de Santé (ARS) et de l’autre les universités. La norme basse sera calculée en fonction des besoins de santé du territoire (estimés par l’ARS concernée) et la norme haute en fonction des capacités de formation de l’UFR (estimées par l’université concernée). De plus, afin d’aider ces instances, des objectifs pluriannuels seront publiés par l’État (après concertation entre le Ministère de la santé et l’ONDPS (Observatoire National de la Démographie des Professionnels de Santé)).

    La suppression de la PACES

La PACES est un système qui arrive à bout de souffle. Décriée par l’ensemble des acteurs depuis sa création, elle n’a cessé de conditionner des étudiants à un fonctionnement complètement déconnecté de la réalité de nos professions, avec bien trop souvent des conséquences désastreuses sur ceux-ci. Sa suppression a donc été immédiatement saluée par l’ensemble des acteurs (personnels universitaires et étudiants).

Il reste cependant à définir ce qui devra remplacer cette année, ainsi que les nouvelles modalités de sélection qui en découleront. Pour cela, le rapport s’inspire grandement de l’organisation générale des dernières expérimentations PACES mises en place. Un système qui est, certes plus complexe, mais qui laisse une plus grande part à la diversification des profils et aux différents projets professionnels des étudiants.

          Les licences universitaires

A l’instar des Alter PACES déjà mises en place dans une quinzaine d’universités, il sera possible de postuler à l’entrée dans les études de santé depuis une autre offre de formation. Les formations donnant accès aux filières MMOP (Maïeutique, Médecine, Odontologie et Pharmacie) seront définies régionalement dans chaque université. Il est cependant fort probable que les licences universitaires et les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) rattachées aux universités offrent cette possibilité.

C’est donc à la fin de sa première, deuxième voire troisième année de licence (L1, L2 voire L3) que l’étudiant pourra postuler à l’entrée dans les études de santé, via des modalités qui ne sont, pour le moment, pas encore définies. Il sera cependant très certainement nécessaire que ces étudiants aient suivi des enseignements de santé au sein de leur licence. Nous avons donc proposé la création d’une “mineure santé” qui pourrait être intégrée dans le parcours de l’étudiant et valorisée pour l’obtention de son diplôme de licence, dans l’éventualité où il n’aurait pas eu accès aux filières MMOP.

Cette voie d’accès s’adresse surtout aux lycéens ayant un double projet professionnel à la sortie du lycée. C’est-à-dire, les lycéens qui, dans l’éventualité où ils ne parviendraient pas à intégrer une des filières MMOP, ont déjà un “plan B”. Cette voie d’entrée leur permet de s’inscrire directement dans la filière de leur choix, tout en postulant en parallèle à l’accès aux études de santé.

Cette voie d’entrée représente 40% des étudiants acceptés dans les filières MMOP.

          Le Portail santé

Le Portail santé est une année de formation, avec une partie d’enseignements de santé et une partie d’enseignements transversaux (d’un autre domaine universitaire que la santé).

Le Portail santé, pour se différencier d’une PACES adaptée (modèle d’expérimentation mis en place à Paris l’année dernière), devra avoir :

  • Des modalités pédagogiques rénovées (pédagogie inversée, TD, TP, etc.) ;
  • Une garantie de poursuite d’étude à l’université, notamment dans le domaine de la santé ;
  • Des modalités d’évaluation qui sont différenciées des critères de sélection : que l’admission dans une des filières MMOP ne conditionne pas la validation de cette année, l’objectif étant de ne pas faire perdre d’année aux étudiants, surtout lorsqu’ils ont acquis les connaissances suffisantes.

Pour le moment, ces points ne sont pas encore définis et restent en discussion. L’ANEMF restera force de proposition et intransigeante sur ces points indispensables !

L’ensemble des associations d’étudiants en santé ont poussé pour la création d’une licence à majeure santé. Cette licence aurait permis des poursuites d’étude ou des débouchés professionnels dans le domaine de la santé et notamment des nouveaux métiers de la santé (ingénierie biomédicale, administration des structures de santé, etc.). Cette alternative n’a pas été retenue par le rapport, cependant si les universités le désirent cette licence pourra remplacer le Portail Santé. Afin de permettre à l’ensemble des étudiants de s’orienter, dès leur entrée dans le supérieur, dans une filière leur garantissant un diplôme, les associations étudiantes continueront à pousser afin que celle-ci soit mise en place dans un maximum d’universités !

Le portail santé représentera 60% des étudiants admis dans les filières MMOP.

     Encore beaucoup de travail en perspective

          Des zones floues à définir

Le coeur du débat n’a pas encore été tranché ! En effet, aucun élément portant sur les programmes du Portail santé ou de la mineure santé, sur les modalités de sélection des étudiants, sur les moyens financiers donnés aux universités afin de pouvoir assumer ce changement de flux d’étudiants, n’est présent.

Pour cela une seconde vague de concertations sera organisée au cours du second semestre via des consultations nationales et régionales ! Un temps fort pour porter nos positions, que l’ANEMF et son réseau sauront ne pas rater !

          Une mise en place complexe qui s’annonce

Cette réforme laisse une part plus importante aux universités dans sa mise en place. Cela afin de pouvoir la mettre en perspective vis-à-vis des projets locaux des différentes universités.

Cependant, au vu des difficultés financières actuelles de nombreuses universités, il nous paraît impossible de pouvoir mettre en place cette réforme dans de bonnes conditions à budget constant. Nous avons eu des garanties sur l’investissement du gouvernement dans cette réforme, nous serons attentifs à ce que celui-ci soit suffisant !

Les délais sont également extrêmement courts ! Les textes réglementaires qui termineront de définir la réforme ne paraîtront très probablement pas avant la rentrée prochaine. Or, pour une mise en place à la rentrée 2020, il est nécessaire que dès novembre 2019 les étudiants aient une information claire depuis ParcourSup !

     Les idées reçues

 

  • “Ce sera plus simple après la réforme lorsqu’il n’y aura pas de numerus clausus”

Au vu des capacités de formation actuelles des différentes facultés de France, il est fort probable que le nombre de futurs médecin formés n’augmente pas énormément à partir de la réforme…  Encore une fois, le numerus clausus est un outil, changer le moyen de réguler les professions de santé ne signifie pas ne plus devoir sélectionner à l’entrée de ces études.

La sélection sera donc toujours présente à l’entrée des études de santé.

 

  • “Remplacer une PACES par 3 ans de licence c’est encore pire”

Non ! Ce fut une des propositions qui a pu émerger lors de l’été dernier mais le Ministère l’a affirmé : ils n’ont pas retenu cette option ! La licence santé ne sera donc pas mise en place et l’ANEMF y restera vigilante ! Il est inconcevable de remplacer la PACES par un système encore plus anxiogène !

La réforme ne rallongera pas les études de santé !

 

  • “Les jeunes ne comprendront rien à la réforme, c’est trop compliqué”

Les études de santé sont fondamentalement compliquées et pourtant nous sommes aujourd’hui capables de les expliquer et de les faire comprendre. Bien évidemment, comme tout changement, celui-ci demandera une communication forte de la part de tous les acteurs, ainsi qu’un accompagnement des lycéens. Les associations étudiantes et particulièrement les associations de tutorat ont toujours su relever le défi de l’orientation, il n’y a pas de raison que cela change !

Une information claire et transparente de la part de tous les acteurs permettra à tous de comprendre cette réforme.

    Conclusion

Cette réforme nous paraît très intéressante, surtout vis-à-vis de la diversification des profils d’étudiants. Même si nous aurions aimé que celle-ci aille encore plus loin, c’est un premier pas qui est amorcé et un message fort aux universités qui est adressé.

Cependant il reste encore énormément de travail avant de pouvoir proposer aux futurs étudiants une réforme digne de ce nom !

L’ANEMF saura rester force de proposition afin d’assurer aux générations futures un accès aux études de santé dans de meilleures conditions.

“Il faut passer d’une situation où je m’inscris en PACES et j’échoue, à une situation où je m’inscris à l’université et je réussis”  I.Richard 25/01/2019

 

Rédigé par :

Girard Pierre-Adrien, VP PACES et Enseignement supérieur

paces.es@anemf.org

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