Covid-19
Où en est-on et quelles seront les conséquences pour les étudiants ?
Jeudi 12 mars, le Président de la République annonçait une série de mesure visant une limitation de la propagation du Covid-19. Hier, samedi 14 mars, a eu lieu l’annonce du passage en stade 3 de l’épidémie. Quelles sont les conséquences pour les étudiants ? Quels sont les risques à envisager ? L’ANEMF fait un point sur la situation actuelle.
Définitions et recommandations
En février 2020, à Wuhan, en Chine, a émergé un nouveau type de virus, appartenant à la famille des coronavirus : le SARS-Cov-2, donnant la maladie Covid-19. Les atteintes sont multiples, et les symptômes peuvent aller d’un simple rhume à une dépression respiratoire sévère. Toutefois, certains symptômes sont fréquemment retrouvés :
- Fièvre (ou sensation de fièvre)
- Difficultés respiratoires (toux, essoufflement)
- Maux de gorge
- Maux de tête
- Courbatures
Afin de limiter le risque de propagation, voici les mesures annoncées par le Président de la République le jeudi 12 mars (à retrouver ici) :
- Les personnes âgées de plus de 70 ans, à celles et ceux qui souffrent de maladies chroniques ou de troubles respiratoires, aux personnes en situation de handicap, doivent rester autant que possible à leur domicile.
- Dès lundi et jusqu’à nouvel ordre, les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités seront fermés
- Un service de garde sera mis en place région par région pour que les personnels soignants puissent faire garder leurs enfants et continuer d’aller au travail. Cette organisation sera travaillée par le Gouvernement dans les prochains jours avec l’ensemble des élus et tous les responsables des territoires.
- Le télétravail est favorisé
- Les transports publics seront maintenus. Mais les Français doivent limiter leurs déplacements au strict nécessaire.
- Le Gouvernement annoncera par ailleurs des mesures pour limiter au maximum les rassemblements. Le Premier Ministre a interdit le 13/03 les rassemblements de plus de 100 personnes.
- Toutes les capacités hospitalières nationales ainsi que le maximum de médecins et de soignants seront mobilisés comme les étudiants, les jeunes retraités. Des mesures exceptionnelles seront prises en ce sens.
Situation au 14 mars :
Samedi 14 mars au soir, le Premier Ministre Edouard Philippe ainsi que le Directeur Général de la Santé Jérôme Salomon ont annoncé que l’on était rentré en phase 3 de l’épidémie, c’est à dire que le virus circule librement sur le territoire. En effet, en 72 heures, le nombre de cas a doublé, passant à près de 4500 cas diagnostiqués et 91 décès.
Ainsi, tous les commerces non essentiels à la vie quotidienne sont fermés : les bars, les restaurants, les magasins, etc. Restent ouvert les commerces et marchés d’alimentation, les pharmacies, les bureaux de presse – tabac ainsi que les station d’essence.
Les transports en commun sont maintenus pour l’instant, notamment pour permettre un accès facilité à l’hôpital pour les soignants, mais il est recommandé de les utiliser le moins possible.
Situation au 16 mars
Malheureusement, ces mesures sont considérées insuffisantes. Le virus continue de se propager et le nombre de cas et de décès augmentent (6633 cas recensés). Les déplacements autres que ceux qui sont nécessaires seront sanctionnés d’une amende allant de 38 € à 135 €. Sont uniquement autorisés :
- Les déplacements pour effectuer des achats de première nécessités, dans des établissements autorisés : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
- Les déplacements entre le domicile et le lieu de travail (si télétravail impossible)
- Les déplacements pour motif de santé
- Les déplacements pour motif familial impérieux, pour assistance à personnes vulnérables ou garde d’enfants
- Les déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à la pratique du sport individuelle
A l’heure actuelle, ces mesures sont prévues pour deux semaines au minimum. La situation est néanmoins amenée à évoluer.
Retrouvez le décret du 16 mars concernant ces mesures ici.
Vous pouvez télécharger une attestation sur l’honneur, à avoir obligatoirement sur soi à chaque déplacement, ici :
Recommandations sanitaires
Des mesures d’hygiène strictes doivent être appliquées par tous afin de limiter la propagation du virus. En voici quelques-unes :
- Se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon
- Utiliser du gel hydro-alcoolique
- Utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter directement après utilisation
- Ne pas se serrer la main, éviter les embrassades
- Se tenir à un mètre de distance les uns des autres, afin d’éviter la propagation par gouttelettes
- Rester chez soi au moindre signe de maladie
Pour les personnes revenant de zones où circule le virus, il faudra appliquer quelques règles supplémentaires pendant 14 jours après le retour :
- Vérifier sa température deux fois par jour
- Surveiller les symptômes d’apparition d’infection respiratoire
- Éviter tout contact avec des personnes fragiles
- Éviter toute sortie non indispensable
- Privilégier le télétravail
Toutes les informations peuvent être retrouvées sur le site du ministère : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
Point sur la situation actuelle et conséquences
La mobilisation
L’épidémie est actuellement en phase 3. Cela signifie que le virus circule librement sur le territoire, et qu’il faut tout mettre en oeuvre pour limiter les conséquences de cette propagation. C’est dans ce but que des mesures ont été annoncées jeudi 12 mars, puis hier, samedi 14 mars. Le risque, avec une propagation de plus en plus rapide du virus, est de se retrouver saturés, et d’être totalement dépassés par les cas affluents.
Ainsi, les établissements scolaires de la crèche à l’université seront fermés dès le lundi 16 mars, et les étudiants en santé seront mobilisables, sur la base du volontariat, pour l’effort de crise, dans le cadre de leur stage ou en aide à la régulation au SAMU. Il n’y a, actuellement, aucune directive nationale pour cadrer une rémunération, mais les discussions à ce sujet aboutiront, nous l’espérons, prochainement.
Les étudiants de premier cycle ont vu leurs actions dans le cadre du service sanitaire annulées. Cependant, ils pourront, également sur la base du volontariat et après avoir reçu une formation, participer à la gestion de l’épidémie, en aidant à la régulation ou en effectuant des actions de prévention, à la place de leur service sanitaire.
En tant que futur professionnels de santé, il est important que nous soyons sensibilisés à cette crise, et que nous fassions notre possible pour apporter notre aide. Nous avons également un rôle important dans l’information que nous transmettons, et la prévention que nous faisons : se mobiliser, c’est aussi transmettre les bons gestes et les bonnes informations.
Les étudiants, que ce soit ceux de premier ou de deuxième cycle, ne sont cependant pas assignables : ils ne peuvent effectuer des heures supplémentaires pour assurer la permanence des soins. En revanche, ils peuvent, dans le cadre de leur stage, être affectés à un service particulier nécessitant du personnel de soin.
Les étudiants en médecine pourront être amenés à être réquisitionnés seulement s’ils font partie de la réserve sanitaire. Pour l’instant, seuls les étudiants en médecine ayant validé leur deuxième cycle des études médicales peuvent faire partie de la réserve sanitaire.
Les conséquences de la fermeture des universités (cours et ECNi test)
A partir de lundi et jusqu’à nouvel ordre, les universités seront fermées. Cependant, un maintien de la formation doit être assuré via des cours en ligne, ou encore des MOOC.
Concernant les ECNi test du 16, 17 et 18 mars, ils sont maintenus et devront se dérouler à domicile. L’ensemble des informations est disponible sur le site de l’UNESS : https://www.uness.fr/infos-ecnp-2020 . Le test du lundi 16 mars à 11h est maintenu, obligatoire, et conditionne la participation aux épreuves de l’après-midi et des jours suivants !
Conclusion
Nous sommes face à une crise sanitaire d’envergure. Les étudiants en santé ont leur rôle à jouer dans cette épidémie, et nous devons donner le moyen à notre système de santé de faire face à cette crise. En tant que futurs professionnels de santé, nous avons l’occasion de prendre une part active dans la gestion de cette crise, d’aider au maintien de notre système de santé, et d’apporter une aide nécessaire à nos futurs collègues.