Épidémie de Covid-19
Quel impact pour les étudiants en médecine ?
L’épidémie de Covid-19 est maintenant largement répandue en France, monopolise le système de santé entier et est en passe de bouleverser notre quotidien. Face à cette crise, des initiatives ont été prises dans la majorité des CHU mais partout les professionnels de santé ont besoin d’aide, et les étudiants s’engagent naturellement pour apporter leur pierre à cet édifice qu’est la chaîne de soins.
C’est dans ce contexte inédit que le ministère des solidarités et de la santé ainsi que le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation ont récemment publié à la demande de l’ANEMF et d’autres structures jeunes une instruction interministérielle.
Ce texte a pour objectif simple de cadrer la situation des études des différentes formations de santé durant la crise. Elle a vocation à s’appliquer pour l’ensemble des UFR et CHU mais surtout à préciser notre rôle dans cette réorganisation du système hospitalier. Ainsi de nombreux points y sont abordés.
Protéger les étudiants au même titre que les soignants
Les étudiants peuvent participer à l’effort. Ils devront cependant bénéficier des mêmes règles de protection individuelle que tous les autres professionnels de santé (masques, surblouses, gel-hydroalcoolique…), afin de se protéger eux et leur proches. Ils doivent en outre bénéficier d’une formation à la protection sanitaire s’ils ne se sont pas encore appropriés les règles de base, ce qui est possible dans les premières années de notre formation.
De plus, les étudiants doivent participer en prenant en considération et en privilégiant leur état de santé : ils ne doivent pas hésiter à alerter leur UFR, leur CHU ou bien leur référent de stage s’ils se sentent en danger pour leur santé.
Ils sont également encouragés à se rapprocher des mêmes acteurs en cas d’épuisement physique ou psychologique, afin d’être mis en lien avec des structures de soutien. Rien ne justifie, malgré le contexte actuel et malgré la mobilisation de tous, de mettre en jeu de manière disproportionnée notre état de santé. L’équation est simple : nous ne pourrons aider convenablement les professionnels de santé, ni venir en aide aux patients, si nous sommes nous-mêmes en danger
Un volontariat encouragé, mais sans directive nationale d’indemnisation
Depuis le début de la crise les étudiants en médecine interviennent dans les services sur une base altruiste et volontaire, largement saluée par la communauté médicale, institutionnelle et politique.
Ainsi les externes sont régulièrement réaffectés dans différents services (réanimation, maladies infectieuses…) en fonction des besoins. Quant aux étudiants de premier cycle (DGFSM2 et DFGSM3), leurs activités se portent plus régulièrement sur des tâches comme la régulation et le baby-sitting, ou encore de l’aide dans des structures d’accueil et de tri sur la base du volontariat.
Sur le volet de la rémunération, les directives nationales sont claires : les indemnisations sont déjà celles existantes. Ainsi les externes conservent leur rémunération actuelle qu’ils soient en stage ou aient été dégagés de leurs responsabilités. Les gardes sont toujours rémunérées comme telles. Pour ce qui est des étudiants de premier cycle, ils ne bénéficient donc en principe d’aucun droit à une rémunération. La période actuelle demandant avant tout un effort de solidarité, la charge revient aux équipes locales de représentants des étudiants de travailler aux côtés des responsables afin de dégager des axes de travail pour rémunérer ou non les étudiants pour leur mobilisation.
Quant au cas spécifique du service sanitaire, l’indemnisation des frais de transport tient toujours conformément à ce qu’avait obtenu l’ANEMF le semestre précédent. De plus, tous les frais avancés seront remboursés.
Enfin, des vacations sont théoriquement réalisables par les étudiants en médecine. Un étudiant en médecine peut temporairement réaliser un contrat avec son hôpital en temps qu’infirmier ou aide-soignant et devenir l’espace de quelques semaines salarié de l’hôpital (pour rappel un étudiant ayant validé son DFGSM2 possède une équivalence d’aide-soignant et un étudiant ayant validé son DFASM1 une équivalence d’infirmier de diplôme d’état). Pour autant, en pratique, seuls les étudiants qui le souhaitent et s’en sentent les capacités sont encouragés réaliser ces actes.
La réquisition, une possibilité inscrite mais envisagée en dernier recours
Une première version de l’instruction indiquait une possible réquisition des étudiants en DFASM3, la dernière version modifiée entretient la possibilité d’une réquisition de l’ensemble des étudiants des formations médicales (hors PACES). Ainsi les personnes concernées par la réquisition ont pour devoir de répondre à l’appel des CHU, et donc de rester disponibles en attendant toute demande de mobilisation.
Cependant, au vu de la mobilisation des étudiants volontaires comblant pour le moment les besoins des services, les mesures de réquisition ne sont pour l’instant pas envisagées au niveau national. A cela s’ajoutent le manque de protections (masques, surblouses…) et la limite des compétences des étudiants qui rendent peu crédibles une réquisition massive de ceux-ci en l’état actuel des choses.
Un travail de continuité pédagogique à engager
Une conséquence évidente du confinement est l’arrêt à la fois des universités mais aussi des œuvres et services aux étudiants comme les CROUS.
Un travail avec l’UNESS (groupement d’intérêt général qui contrôle la plateforme SIDES notamment) est engagé depuis maintenant plus d’une semaine afin de d’héberger un maximum de supports pédagogiques. Cette solution, bien que perfectible, est travaillée en collaboration avec les organisations étudiantes afin de s’assurer de la meilleure adaptation possible.
Enfin concernant les concours nationaux et locaux, nous attendons des indications officielles quant à un maintien ou un report en raison de la crise sanitaire. L’ANEMF travaille à ce que soient officialisées au plus vite les directives.
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L’ANEMF reste vigilante et disponible pour l’ensemble des équipes de représentants locaux sur les territoires afin de garantir nos droits, notre sécurité et nos conditions de travail pendant cette période de crise qui révèle en nous à la fois notre vocation et notre détermination à intégrer notre future profession.